Sur la place autrefois
Difficile challenge de résumer en quelques lignes plusieurs siècles d'histoire... et d'histoires devrait-on dire, car ici il y eut plusieurs bâtiments. Restons simples et parlons donc des édifices dont il reste des vestiges... Côte à côte sur la place, face à nous, deux façades classées : à gauche la chapelle St Colomban et à droite l'église St Sauveur.
La chapelle St Colomban a été construite au 15e siècle. Un vitrail du 16e en ornait le chevet : classé aux Monuments historiques, il a été placé dans une bande verticale visible derrière l'autel de l'église actuelle. Plusieurs milliers de visiteurs venaient en pèlerinage ici, car saint Colomban avait le privilège de guérir les maladies des nerfs et du cerveau.
L'église St Sauveur existait depuis le 11e siècle ; maintes fois reconstruite, la façade restante daterait du 16 ou 17e siècle. L'édifice n'a jamais été en bon état : par exemple en 1912 la croix de fer et son bloc de granit se détachent et tombent sur le toit de la chapelle voisine... effondrement d'une partie de la toiture en 1968, et d'une partie de la voûte plâtrée en 1971 : trop c'est trop, on fermera définitivement l'église en 1971.
L'église St Sauveur actuelle
Vu l'ampleur et le coût des travaux de restauration de la vieille église, l'abbé Laudrin, député maire de l'époque, en décide la démolition puis la construction d'une nouvelle. L''église moderne en béton et ardoise a été construite juste derrière les façades anciennes en granit ; elle est l'oeuvre de l'architecte nantais Maurice Thomas, et a été a été consacrée, après deux ans de travaux, lors de la messe de minuit de Noël 1975 par le curé Jégat.
Son architecture ne laisse pas indifférent... et les opinions des visiteurs de notre office de tourisme sont parfois très tranchées !
L'intérieur est une vraie suprise : il est volumineux et très clair grâce aux bandes de vitraux en dalle de verre réalisés par le maître-verrier Le Guével ; l'un deux a été offert par madame Pompidou. Ici, 800 fidèles peuvent prendre place.
Le mobilier
Au fond de la chapelle Sud a été conservé un petit retable-tabernacle peint en blanc et or qui daterait du 17 e, il provient de la chapelle disparue de la Vraie-Croix, sur la route d'Auray.
A gauche du retable, un beau saint Michel terrassant le dragon.
A droite du chœur, une statue dorée de la Vierge à l'enfant, restaurée récemment. A gauche du chœur on trouve une statue de Saint-Sauveur.
Dans la nef à droite, saint Colomban, coiffé de la mitre du père abbé et vêtu de la cape, s'appuie à sa crosse. Près de lui, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Au fond de l'église, une statue en pierre du Père Eternel pourrait dater du 15 ou 16e siècle.
A voir aussi près du portail un bénitier en granit polygonal, aux armes de la famille de Langle, et au-dessus une composition moderne représentant la création du monde.
Sourions un peu...
Les pierres de l'ancienne église ont été réutilisées ; destin surprenant pour certaines d'entre elles, car une partie a servi à construire le Stirwen, établissement de nuit d'Alain Barrière à Carnac... Ce qui nous a valu une question ici à l'office de tourisme qui fait désormais partie de nos perles : "Pouvez-vous me dire où se situe l'église d'Alain Barrière ?"... curieux raccourci !
Osons un autre rapprochement... : c'est sous le nom St Colomban que joue l'équipe de foot de Locminé, la "St Co" ; elle s'est brillamment fait remarquer en 2012 en Coupe de France, où ce Petit Poucet a affronté sans démériter l'ogre PSG... attirant ainsi à Locminé plus de caméras de télévisions nationales qu'il n'en n'était jamais venu auparavant !
Photos © Fr. Lepennetier