Des chapelles disséminées mais reliées par un circuit
"Quand on va à Saint Ivy, c'est pour la mort ou pour la vie"
Saint Ivy, ou saint Divy, sous l'ancien régime, a la réputation de délivrer les malades dont l'agonie se prolonge. Neuf personnes se rendent alors à la chapelle pour prier le saint d'accorder au patient soit la guérison soit une prompte mort.
La chapelle a des origines très anciennes (16e) mais elle est reconstruite entièrement fin 19e au sommet d'une colline voisine (autrefois dans un vallon, proche de sa fontaine). La nouvelle chapelle fut bénite en août 1888 à la satisfaction des paroissiens qui avaient contribué à l'ouvrage.
Fidèle aux modes architecturales de l'époque, la chapelle est d'inspiration néo-gothique, en forme de croix latine, construite en moellons revêtus d'un enduit avec un soubassement en pierre. La fenêtre du chevet arbore une fleur de lys.
A l'intérieur, sous la voûte de plâtre en arc brisé, les murs sont blanchis à la chaux et le sol est dallé. Le chœur est délimité par une balustrade en bois de style néo-gothique.
L'autel de granit du 18e présente l'agneau mystique en relief. Dans la fenêtre axiale, au-dessus du vitrail figure le Sacré Cœur. A gauche, la statue de Sainte Anne avec la Vierge qui proviendrait de l'ancienne chapelle du Bourg-Neuf aujourd'hui disparue. De l'autre côté, Saint Ivy en habit d'évêque.
De l'ancienne chapelle a été ramené un grand bénitier circulaire en granit et la cloche.
La fontaine est demeurée dans le vallon d'origine. On y baignait les enfants qui souffraient de coliques.
Son pardon est célébré chaque 1er week-end d'août.
Lojean, la plus modeste et la plus anciennes des chapelles
Le nom du village Lojean peut remonter au XIIe s et avoir des origines templières ou hospitalières.
Elle porte la date de 1627 et le nom de G. Joubin/ Elle était le siège d'une chapellenie, dite aussi du Roscoet, du nom d'un manoir voisin dont le propriétaire devait être le fondateur. Au 17e, elle est fréquentée par la procession de Réguiny et on y célébre en plus de la fête de saint Jean Baptiste, celle de saint Mathurin.
Modeste par ses dimensions, de forme rectangulaire elle ne manque cependant pas de pittoresque, au creux de son vallon avec le clocheton de charpente debout au milieu du faîtage. Un lambris de forme ovale couvre le vaisseau dallé et blanchi. Dans le chœur surélevé d'un simple degré et bordé d'une balustrade à long fuseaux, l'autel de bois, en tronc de pyramide peu prononcé, s'orne d'une nuée rayonnante. Le tabernacle, décoré d'un ostensoir, entre deux pilastres, s'inscrit dans l'unique gradin entre deux panneaux rectangulaires. Au-dessus, un autre panneau à corniche "chantourée" présente dans des médaillons les monogrammes du Christ et de la Vierge.
Deux fontaines dépendent de la chapelle. L'une comportant un bas-relief de saint Jean Baptiste, date de 1835. La deuxième s'adosse à une pierre marquée de 1834 et d'une inscription où on devine le nom Le Breton. Ce pourrait être une ancienne pierre tombale.
La chapelle doit dater de la fondation de la chapellenie du même nom, en 1644, par le curé de Moréac, Jean Nicol. On peut lire le nom de ce dernier sur la porte méridionale qui présente également les monogrammes du Christ et de la Vierge.
La porte occidentale est marquée des armoiries de Kermeno et de la date 1826, indiquant une restauration importante. Menacée de ruine, elle fut restaurée à nouveau en 1921, avec deux nouvelles fenêtres percées dans la longère et celle du chœur restaurée. Cette chapelle de forme rectangulaire avec sa sacristie à l'Est possède dans le pignon un œil de bœuf. Son clocheton est cantonné de balustres et les linteaux de baies sont découpés en arc segmentaire, la flèche polygonale est légèrement galbée.
A l'intérieur, ses murs sont blanchis à la chaux, sa voûte est en lambris en cintre brisé. Dans le chœur se trouve un tabernacle orné d'un triskell surmonté d'une grande croix irlandaise avec un Christ en bronze.
Une statue de bois pouvant dater des origines de la chapelle représente le Père éternel trônant sur une cathèdre. Coiffé de la tiare, vêtu d'une robe rouge et d'une chape bleue, il bénit de la main droite et tient à la main gauche un globe sur lequel se dresse une croix rayonnante. La chapelle possède également deux statues en plâtre : saint Mériadec, nouveau titulaire de la chapelle et la Vierge de l'Immaculée conception foulant le serpent. Sur le mur sud se trouve une Vierge à l'enfant en bois, privée de sa polychromie. Le nouvel autel de la célébration est en granit. Dans le dallage, au pied de l'appui de communion en bois, se situe une pierre tombale de 1830.
Son pardon est célébré le 4ème dimanche de juillet pendant lequel était invoqué saint Mériadec pour la guérison de la migraine et de la surdité. Les pèlerins offraient alors la quantité de seigle mesurée par le chapeau du malade.